Le comité interministériel des Outre-mer (CIOM), réuni le 10 juillet 2025, prévoit des mesures concrètes pour Mayotte, la lutte contre la vie chère et la sécurité. Un nouveau CIOM est prévu pour la fin de l’année.

Le comité interministériel des Outre-mer (CIOM), réuni le 10 juillet 2025, prévoit des mesures concrètes pour Mayotte, la lutte contre la vie chère et la sécurité. Un nouveau CIOM est prévu pour la fin de l’année.

C’est un Comité interministériel des Outre-mer (CIOM) particulier qui s’est réuni jeudi 10 juillet 2025 à Paris. Alors que les deux premières éditions, en 2009 et 2023, avaient pour optique de placer les territoires ultramarins au cœur de l’action publique française tous azimuts, celui-ci a eu pour objectif de répondre rapidement aux urgences spécifiques en outre-mer.

Ce CIOM s’articule autour de trois thèmes :

  • Mayotte,
  • la lutte contre la vie chère,
  • la sécurité.

Reconstruire et refonder Mayotte

Mayotte a été durement frappée ces derniers mois par des catastrophes naturelles d’une ampleur inédite.

Le cyclone Chido, en décembre 2024, a provoqué des dégâts considérables sur l’ensemble de l’île. Le passage de la tempête Dikeledi, en janvier 2025, a également affecté le territoire.

Face à l’ampleur des dégâts, la priorité des services de l’État et des collectivités territoriales a été d’apporter une réponse immédiate, structurée et efficace pour secourir la population, rétablir les fonctions vitales et soutenir la vie économique de l’île après le passage du cyclone.

Le CIOM a validé une stratégie quinquennale pour la reconstruction et la refondation de Mayotte.

Elle n’est pas une réponse conjoncturelle à une catastrophe naturelle mais s’inscrit dans une vision structurelle, de long terme, pour faire de Mayotte un territoire pleinement intégré à la République, stable, prospère et résilient.

Cette stratégie s’articule autour de cinq priorités transverses :

  • lutte contre l’immigration clandestine,
  • sécurisation du foncier,
  • préservation des milieux naturels,
  • égalité des droits,
  • attractivité du territoire.

Ce dernier point se décline en trois axes :

  • protéger les Mahorais,
  • garantir aux Mahorais l’accès aux biens, ressources et droits essentiels (eau, soins, logement, énergie…),
  • façonner l’avenir de Mayotte (éducation, développement de l’économie…).

Un établissement public dédié coordonne les efforts de reconstruction, avec une programmation financière de quatre milliards d’euros sur six ans.

Le projet de loi de programmation pour « refonder Mayotte » a été définitivement adopté par le Parlement jeudi 10 juillet 2025.

Agir contre la vie chère

Le niveau général des prix dans les territoires ultramarins est fortement et durablement plus élevé qu’en Hexagone. Cette pression sur les prix affecte en priorité les produits de première nécessité.

Le CIOM a fait de la lutte contre la vie chère une priorité.

Un projet de loi sera présenté en Conseil des ministres d’ici à la fin du mois de juillet. Il vise à :

  • renforcer le pouvoir d’achat des habitants ultramarins, en intégrant les spécificités liées à l’éloignement et à l’insularité,
  • améliorer la transparence dans la formation des prix, en responsabilisant tous les maillons de la chaîne économique,
  • stimuler une concurrence loyale, en luttant contre les situations de monopole ou d’oligopole,
  • soutenir les filières locales pour relocaliser de la valeur ajoutée dans les territoires.

Il se traduira par notamment par une gouvernance renforcée des observatoires des prix, des marges et des revenus (OPMR) et un renforcement du Bouclier qualité prix (BQP).

Une circulaire inédite a été adressée aux préfets, leur confiant un rôle de coordination et d’impulsion pour ancrer cette stratégie dans les réalités locales.

Assurer la sécurité et l’ordre républicain

Les Outre-mer sont en première ligne face aux violences, trafics et catastrophes climatiques.

Le CIOM prévoit neuf mesures concrètes pour :

  • combattre les trafics et la criminalité organisée,
  • protéger les plus vulnérables,
  • anticiper les catastrophes.

Le déploiement concomitant de ces mesures doit permettre d’apporter une réponse globale de sécurité adaptée aux spécificités ultramarines, en s’attaquant aux racines de la violence dans les outre-mer.

Un nouveau CIOM en fin d’année

Un CIOM au format « plus classique », avec une démarche territoriale et participative, est prévu pour la fin d’année.

Les préfets organiseront d’abord des consultations publiques dans chaque territoire avec élus, acteurs socio-économiques et citoyens, pour donner la parole localement et adapter les mesures nationales aux réalités du terrain.

Un CIOM sera ensuite organisé dans chaque territoire pour valider les orientations prises et les actions qui découleront de ces consultations.

Le CIOM national dressera le bilan de ces déclinaisons territoriales et fixera la nouvelle feuille de route de l’État.

Les consultations porteront notamment sur :

  • l’adaptation au changement climatique,
  • le renforcement de la coopération régionale,
  • la lutte contre les violences intrafamiliales,
  • la promotion de l’autonomie alimentaire,
  • le soutien aux entreprises et à la jeunesse ultramarine.

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