Cyclones à La Réunion : Sommes-nous prêts à affronter l’avenir ?
Les habitants de La Réunion ont vécu, dans la peur et parfois la douleur, la puissance destructrice d’un cyclone tropical intense.
Certains en souffrent malheureusement encore. Une réalité que personne ne souhaite revivre.
Pourtant, les prévisions climatiques sont sans appel.
Je croise les doigts en espérant que mon écrit éveillera des consciences et permettra d’éviter des souffrances ou des peurs futures.
D’après les simulations du sixième rapport du GIEC et de Météo France Réunion, le changement climatique entraîne une augmentation de la violence des cyclones. La température moyenne mondiale a déjà dépassé l’an dernier la limite de +1,5°C fixée par l’Accord de Paris et qui devait être évitée pour la fin du siècle.
Une poursuite du réchauffement jusqu’à +2°C se traduira vraisemblablement par :
Une intensité moyenne des cyclones accrue de 5 %,
Une augmentation de 14 % des cyclones très intenses,
Une hausse des précipitations cycloniques de près de 12 %.
Sommes-nous prêts à adopter les gestes nécessaires pour limiter l’ampleur de la crise climatique ?
– Limiter les déplacements en avion à l’essentiel ? Non.
Une baisse du prix des billets est même demandée. Pourtant un aller-retour Paris-Réunion émet autant de CO₂ qu’un citoyen ne devrait en produire en un an.
– Réduire la consommation de viande et de poisson ? Non.
L’impact environnemental et la souffrance animale sont bien connus, mais les habitudes alimentaires restent inchangées.
– Changer de banque pour éviter le financement des énergies fossiles ? Non.
La plupart des Français continuent de confier leur argent à des établissements comme BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale, pourtant identifiés comme les principaux financeurs des énergies fossiles en France (source : Reclaim Finance).
– Protéger la biodiversité ? Presque.
Si beaucoup de Réunionnais y sont favorables, cet engagement s’efface lorsque des projets touristiques et immobiliers apparaissent, comme l’hôtel à Manapany, la « Maison de la Mer » à Saint-Leu, ou encore des développements sur des espaces naturels (Grande-Anse, la savane de Saint-Gilles), …
Le déni, plus simple que l’action ?
Plutôt que d’affronter la réalité, il est souvent plus facile de se réfugier dans le déni. Aujourd’hui, 40 % des Français adoptent une posture climato-dénialiste, rejetant les conclusions scientifiques sur le climat … Les mêmes sont de fervents adeptes de l’IA ou valident la science pour communiquer, se déplacer, chauffer ses aliments, …
Ce scepticisme n’est pas le fruit du hasard : les compagnies pétrolières savent depuis les années 70 que leurs activités contribuent au réchauffement climatique. Elles ont financé des campagnes de désinformation pour semer le doute et décrédibiliser les scientifiques. De la même manière, des milliardaires comme Bezos, Musk aux Usa ou Bolloré en France, investissent massivement dans les médias afin d’influencer l’opinion publique et protéger leurs intérêts.
Les pays les plus vulnérables en première ligne.
Les conséquences du changement climatique frappent d’abord les pays les plus pauvres, contraignant leurs populations à l’exil. En réponse, l’Europe et la France voient émerger des politiques de plus en plus protectionnistes, nourrissant la montée de l’extrême-droite, la xénophobie et le fascisme.
Une question cruciale à se poser.
Alors que nous vivons sur une planète aux ressources limitées (voir rapport Meadows), et que chaque investissement retardé coûtera cinq fois plus cher à l’avenir, les Réunionnais devraient aujourd’hui se poser une question cruciale : Après un cyclone, la France métropolitaine pourra-t-elle encore nous aider dans quelques années ?
Bernard PADE
Citoyen engagé pour la préservation du Vivant.
06 93 458 458
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