Lauréat de la Palme Ifrecor 2025/POUM
La mairie de Poum récompensée pour son projet en faveur de la préservation et gestion durable
des écosystèmes coralliens dans les Outre-mer.
11e édition de la Palme IFRECOR
La Nouvelle Calédonie est à l’honneur
Le 27 novembre à Sainte-Luce (Martinique), a eu lieu la remise de la Palme Ifrecor 2025, organisée en partenariat avec l’Association des communes et collectivités d’Outre-mer (ACCD’OM). L’événement, qui a eu lieu lors de la réunion annuelle du Comité national de l’Ifrecor en Martinique, a rassemblé des participants issus de tous les territoires d’outre-mer.
M. Nicaise Monrose, maire de Sainte-Luce et précédent lauréat de la Palme Ifrecor a remis la Palme Ifrecor 2025 à Morgane Viviant, coordinatrice du pôle marin de l’Agence néo-calédonienne de la biodiversité (ANCB) au nom de la mairie de Poum, pour son projet d’Atlas de la Biodiversité Communale (ABC). L’Office français de la biodiversité, qui porte le programme des ABC, était également présent, représenté par Fabrice Auscher, de la Direction des outre-mer de l’établissement.
Grâce aux inventaires menés, plus de 300 espèces de poissons récifaux et une cinquantaine d’espèces de coraux constructeurs ont été recensées, confirmant la richesse et la diversité du lagon. De nouvelles espèces de nudibranches, essentielles à l’équilibre écologique des récifs ont également été découvertes. L’identification d’espèces emblématiques comme les tortues marines et le dugong, ainsi que la cartographie fine des habitats côtiers, 250 hectares de mangroves et 150 hectares d’herbiers, a renforcé la précision des données disponibles.
L’ABC a ainsi transformé une connaissance jusque-là partielle en un véritable outil de référence, permettant à la commune, aux gestionnaires et aux communautés coutumières de mieux comprendre la valeur écologique de leur patrimoine marin et de disposer d’une base solide pour orienter les actions de conservation et de gestion durable.
La Palme Ifrecor 2025 est attribuée à la mairie de Poum en Nouvelle Calédonie
pour son projet d’Atlas de la Biodiversité Communale (ABC)
Le jury a décerné la Palme à ce projet pour son exemplarité, ses résultats, ses perspectives et ses atouts environnementaux et sociaux.
Poum, commune française de Nouvelle-Calédonie 1 500 habitants répartis sur un peu moins de 500 km² située à l’extrémité nord-ouest de la Grande Terre, abrite une biodiversité exceptionnelle, aujourd’hui menacée par les incendies, les espèces invasives, la pression anthropique et le changement climatique.
La réalisation de l’Atlas de la Biodiversité Communale (ABC) de Poum, soutenu par l’Office français de la biodiversité, constitue une première étape essentielle pour améliorer les connaissances sur la faune, la flore et les habitats naturels de la commune, tout en intégrant les savoirs locaux et les usages traditionnels. Cet outil a permis de sensibiliser les habitants, d’identifier les enjeux de conservation et de proposer une base pour une gestion durable et partagée des ressources.
Après 2 années de travail de terrain, et grâce à la participation de 130 personnes, l’ABC met en lumière la richesse exceptionnelle du territoire, entre terre et mer, entre faune et flore, entre données naturalistes et savoirs traditionnels. A disposition des habitants, des chercheurs, des élus et des professeurs il met en avant plus de 26.000 observations naturalistes et des dizaines d’espèces nouvelles restent à décrire.
L’Atlas de la Biodiversité Communale (ABC) de Poum offre ainsi à la commune des outils d’aide à la décision, de sensibilisation et en particulier le lexique sur la Nature en langues vernaculaires de la commune et en français.
Pour le cas particulier des seuls nudibranches (animaux marins caractérisés par leur absence de coquille), Philippe Bouchet, Malacologiste au Muséum national d’histoire naturelle a participé à plusieurs missions sous la houlette de Dominique Fleurot, « l’homme de l’ABC » et identifié un total de 366 espèces dont 72 nouvelles pour la Nouvelle-Calédonie.
Les nudibranches jouent un rôle crucial dans l’équilibre écologique des récifs coralliens et des fonds marins. En se nourrissant principalement de coraux, d’éponges et d’autres organismes marins, ils contribuent à maintenir la santé et la diversité de ces écosystèmes fragiles.
Par rapport à d’autres localités de Nouvelle-Calédonie, la diversité des cladobranches à Poum est particulièrement remarquable. On peut émettre l’hypothèse que la diversité des habitats explorés à Poum, combinée à l’état de conservation des eaux communales, a contribué à l’abondance des proies (cnidaires) pour ce groupe de nudibranches.
Mieux connaître les récifs coralliens et leurs écosystèmes associés pour les protéger :
une urgence pour l’Ifrecor
Avec ses Outre-mer, la France abrite plus de 10 % des récifs coralliens mondiaux, répartis dans les trois océans. Ces écosystèmes figurent parmi les plus riches et les plus complexes de la planète.
Ce patrimoine exceptionnel confère à la France la responsabilité de le préserver.
Ce dernier est aujourd’hui gravement menacé par les effets du changement climatique, les pollutions terrigènes, la mauvaise qualité de l’eau, l’artificialisation des littoraux et certaines pratiques de pêche destructrices. La réduction de ces pressions constitue un enjeu majeur pour la préservation de l’équilibre de l’océan et, plus largement, de notre planète.
Dans ce contexte, les élus et les collectivités dans les Outre-mer jouent un rôle central dans la gestion durable des récifs coralliens et des écosystèmes associés. Chaque année, la Palme Ifrecor encourage et soutient des actions concrètes sur le terrain, tout en favorisant les synergies locales indispensables à leur préservation.
La Palme Ifrecor
Depuis 2011, la Palme Ifrecor récompense et met en lumière les initiatives, actions et politiques exemplaires menées en matière de préservation et gestion durable des récifs coralliens, herbiers et mangroves dans les Outre-mer.
Ce concours valorise les bonnes pratiques mises en œuvre par les élus et les acteurs de terrain agissant en étroite collaboration avec les collectivités d’outre-mer. Il encourage le partage d’expériences, la mutualisation des savoirs et la reproduction des actions sur les territoires des différentes collectivités concernées.
A propos de l’Ifrecor
Créée en 1999, l’Ifrecor a pour principal objectif de promouvoir aux plans local, national et international, la protection et la gestion durable des récifs coralliens et des écosystèmes associés dans les collectivités d’outre-mer. Pour répondre à cet objectif, le comité national de l’Ifrecor met en œuvre un programme
d’actions sur 5 ans sur différents thèmes : réseaux de surveillance, restauration récifale, listes rouges d’espèces et d’écosystèmes, outils de calcul de compensation, cartographie, etc. Ce programme d’actions est ensuite décliné en plans d’actions locaux établis par chaque collectivité d’outre-mer. L’Ifrecor diffuse également les connaissances scientifiques et techniques françaises acquises sur les récifs coralliens, valorise la promotion des technologies et des savoir-faire français et favorise ainsi la participation des établissements publics, chercheurs et bureaux d’étude français dans les programmes internationaux de recherche et de gestion des récifs coralliens.
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