L’école primaire : d’immenses défis pour les communes de Mayotte
RAPPORT THÉMATIQUE RÉGIONAL
Constat général et enjeu républicain
Les effectifs scolaires à Mayotte ont augmenté de 22 % entre 2019 et 2024, à rebours de la
tendance observée dans l’hexagone. Cette croissance rapide, combinée à un déficit estimé à 1
200 salles de classe, conduit à une organisation en rotation : 57 % des élèves sont accueillis
dans des établissements ou une même salle sert successivement à deux groupes (matin et
après-midi)
Certaines communes devront doubler leur capacité d’accueil en dix ans. Les obstacles sont
multiples : foncier rare, déficit d’ingénierie, faibles capacités de gestion et risques naturels
majeurs (96 % des écoles sont exposées à un risque naturel en plus du risque sismique et dans
deux tiers des cas ce risque est de niveau moyen à fort).
Malgré une mobilisation financière sans précédent de l’État (207 M€ depuis 2016), les
communes peinent à engager les travaux. La moitié d’entre elles n’a pas consommé les crédits
alloués. Les communes mahoraises consacrent 38% de moyen de fonctionnement en moins
(alimentation, entretien des bâtiments, fluides, télécommunication, fournitures scolaires et
entretien) que leurs homologues hexagonales, alors même que les besoins y sont
incomparablement plus importants. Le constat est le même en investissements alors que la
population hexagonale scolarisée y décroît, à l’inverse de Mayotte
Les communes doivent engager des investissements colossaux pour répondre aux besoins
scolaires, alors même que leur capacité d’investissement actuelle est très limitée et que leur
situation financière reste fragile.
L’accès à une école publique de qualité est un droit fondamental. Des maires restreignent
l’inscription scolaire par des pratiques discriminatoires, en demandant des pièces justificatives
qui ne sont pas prévues par la loi.
Restauration scolaire et périscolaire : une offre insuffisante
Seuls 8 % des élèves bénéficient d’un repas chaud. La majorité reçoit une collation froide peu
nutritive, sans distinction d’âge, alors que des réfectoires ont été construits massivement grâce
au financement de l’État. Les communes sont réticentes à les mettre en service en raison des
CONTACTS PRESSE :
Nicolas Péhau Président des chambres régionales des comptes La Réunion – Mayotte Tél. : 06 92 72 96 97
nicolas.pehau@crtc.ccomptes.fr
Adrien Lachartre, chargé de communication, Tel 02 62 90 20 13
adrien.lachartre@crtc.ccomptes.fr
coûts de fonctionnement.
L’accueil périscolaire reste quasi inexistant à Mayotte, souvent réduit à une simple garderie
sans activités éducatives, en dépit des besoins du territoire.
Lire le rapport :
https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/2025-06/ROD2-RPT—cole-primaire—-Mayotteet-ses-r–ponses.pdf
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