Précisions nécessaires sur les 20 millions versés par l’état

Précisions nécessaires sur les 20 millions versés par l’état

À la suite de plusieurs articles parus dans les médias ces dernières heures, il nous
semble nécessaire de rétablir certains faits afin d’éviter toute confusion quant à la nature
des dispositifs évoqués, leur origine et les filières réellement concernées.

  1. Une enveloppe principalement liée à la filière canne
    Contrairement à ce que les titres peuvent laisser entendre, une part importante des 20
    millions d’euros annoncés correspond à des dispositifs relevant de la filière canne. Trois
    des quatre aides mentionnées concernent cette production, dans le cadre de dispositifs
    bien identifiés.
    Les autres filières agricoles (maraîchage, élevage, horticulture, etc.) ont, pour leur part,
    bénéficié d’autres formes de soutien, notamment portées par le Conseil départemental.
  2. Des dispositifs structurels présentés à tort comme exceptionnels
    Il convient de préciser que si une partie des 20 millions d’euros concerne la filière canne,
    c’est parce qu’elle inclut des aides structurelles, comme l’aide à la production et l’aide au
    tonnage, qui ne sont ni exceptionnelles ni liées aux récents aléas climatiques. Elles sont
    prévues chaque année dans le cadre de la convention canne et constituent une part du
    revenu courant des planteurs.
    Leur versement en 2025 ne répond donc pas à une situation d’urgence, mais s’inscrit
    dans le fonctionnement habituel de la filière contrairement à ce que peut laisser penser
    les chapeaux des articles de presse.
  3. Des aides d’urgence… parfois versées plus d’un an après les événements
    L’une des deux aides exceptionnelles évoquées (2,5 millions d’euros) concerne le
    cyclone Belal, survenu en janvier 2024, mais n’a été versée qu’en 2025.
    Pendant ce temps, les agriculteurs ont dû faire face à la sécheresse de 2024 puis au
    cyclone Garance en février 2025, avant de bénéficié d’un quelconque dispositif d’aide
    adapté à ces nouveaux épisodes climatiques. Si aujourd’hui, les démarches sont faites
    pour certaines filières pour la sécheresse et le cyclone Garance rien n’a encore été perçu
    par les agriculteurs.

Éviter les amalgames et les raccourcis
Il est essentiel de ne pas confondre les aides structurelles annuelles, prévues par la
convention canne, avec les véritables dispositifs d’urgence.
Et surtout, ne pas laisser croire que tous les agriculteurs réunionnais ont été soutenus
avec cette enveloppe de 20 millions d’euros, alors que ces montants concernent en
majeure partie une seule filière, dans le cadre de son fonctionnement normal.
Une ouverture nécessaire : quelle transparence sur les autres aides publiques ?
Nous terminerons par une question ouverte :
Il est facile de faire le buzz en pointant les aides versées au secteur agricole. Mais qu’en est-il de la transparence sur les aides de l’État allouées aux autres secteurs à
la Réunion ?
Combien reçoivent les ménages via la CAF, le RSA ou le chômage par exemple ?
Quels sont les montants alloués aux milieux culturels, aux entreprises, ou aux
collectivités ?
L’agriculture réunionnaise, pourtant essentielle à notre souveraineté alimentaire, ne
mérite-t-elle pas un traitement équitable dans la manière dont on parle des aides
publiques ?
Communiqué de presse
Précisions nécessaires sur les 20 millions
versés par l’État
Président des Jeunes Agriculteurs Réunion
Guillaume Sellier

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