Bicentenaire de l’indemnité d’Haïti : la FME appelle la France à reconnaître l’injustice de l’indemnité et à entrer dans une démarche réparatrice envers le peuple haïtien 

Bicentenaire de l’indemnité d’Haïti : la FME appelle la France à reconnaître l’injustice de l’indemnité et à entrer dans une démarche réparatrice envers le peuple haïtien 

Aujourd’hui 25 mars 2025, Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves de l’ONU, la Fondation pour la mémoire de l’esclavage publie sa quatrième Note de la FME, « La double dette d’Haïti (1825-2025) – Une question actuelle », élaborée par son conseil scientifique dans le cadre d’un groupe de travail élargi formé en 2022 après la parution de l’enquête du New York Times sur ce sujet.

A quelques semaines du bicentenaire de l’ordonnance par laquelle, le 17 avril 1825, le roi Charles X a reconnu l’indépendance d’Haïti en imposant à ses habitants le paiement d’une indemnité exorbitante, la Fondation revient sur cet événement inouï dont le caractère injuste n’a jamais été reconnu par la France.

Après avoir rappelé que la colonie française de Saint-Domingue est devenue la république d’Haïti au terme d’une révolution qui a renversé l’esclavage et établi le premier Etat noir moderne, la Note de la FME montre comment, en imposant ce tribut à son ancienne colonie, la France a obligé pendant plus de soixante ans les descendants des anciens esclaves devenus libres à indemniser les ayants-droits de leurs anciens maîtres qu’ils avaient vaincus et chassés de la colonie.
Cette indemnité, qu’Haïti a intégralement payée, a placé le pays sous la domination financière française pendant un siècle, selon un mécanisme précoce d’exploitation néocoloniale. Et c’est au Trésor Public français, et non au peuple haïtien, qu’au début du 20ème siècle la Caisse des dépôts et consignations, gestionnaire de ces opérations pendant cent ans, a reversé le trop-perçu de l’indemnité.

La FME appelle la France à reconnaître l’injustice unique qu’a constituée cette histoire, qui a déterminé la nature de ses relations avec Haïti pendant près d’un siècle, et l’invite à s’engager dans une démarche réparatrice originale en faveur du peuple haïtien, en association avec le gouvernement haïtien et les sociétés civiles des deux pays.

La note propose plusieurs pistes d’actions allant dans ce sens, au niveau français comme au niveau bilatéral. Ces propositions s’inscrivent dans l’esprit du message du Secrétaire Général de l’ONU António Guterres à l’occasion de la Journée internationale du 25 mars : « Reconnaître le passé. Réparer le présent. Construire un avenir de dignité et de justice. »

La FME marquera officiellement l’anniversaire de l’ordonnance de Charles X le 17 avril 2025 aux Archives Nationales à Pierrefitte dans le cadre d’un événement co-organisé avec les AN.
Le public pourra y découvrir les exemplaires originaux de l’ordonnance de 1825 et du Traité d’amitié franco-haïtien du 12 février 1838.
Lire la Note de la FME en ligne :
La double dette d’Haïti 1825-2025, Une question actuelle

LA FONDATION POUR LA MEMOIRE DE L’ESCLAVAGE

La Fondation pour la mémoire de l’esclavage est une fondation reconnue d’utilité publique, privée et autonome, créée en novembre 2019 qui agit pour l’intérêt général et la cohésion nationale. Son action est soutenue par l’Etat et des partenaires privés qui partagent son projet. Elle agit en collaboration avec la société civile, les territoires, le monde de la recherche, de la culture, des médias et de l’éducation pour transmettre l’histoire de l’esclavage mais aussi parler de ses héritages, par la culture, et pour la citoyenneté.
La FME est présidée par Jean-Marc Ayrault, ancien Premier ministre.
Site Internet
www.memoire-esclavage.org
Réseaux sociaux
https://linktr.ee/fondationpourlamemoiredelescla

Contact Presse FME :
Armelle CHATELIER, Responsable communication
communication@fondationesclavage.org / 06 88 17 68 25

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