National Capitalisme: l’âge des nouveaux rois
Le journal du raisonalisme
National-capitalisme : l’âge des nouveaux rois

Pour cette toute nouvelle chronique mensuelle du journal du raisonalisme, évoquons ce qui m’a interpellé il y a quelques dizaines d’années déjà et qui devient une urgence sociétale planétaire. Ce phénomène n’a cessé de s’amplifier au fil de milliers d’événements quotidiens, qu’ils soient anodins ou qu’ils fassent grand bruit dans l’actualité avant d’être rapidement chassés par une information nouvelle.
L’actualité internationale, généralement violente et inquiétante, semble aujourd’hui franchir le cap de la dislocation d’un certain équilibre mondial occidental. En quelques décennies, le capitalisme a pris le contrôle actif des économies dans tous les recoins de notre planète et l’ensemble des régimes politiques. S’il a semblé initialement servir la démocratie et le développement, l’économie ainsi instaurée a souvent très peu profité aux populations, concentrant plutôt la richesse soit entre les mains des dirigeants politiques, soit auprès d’entrepreneurs complices de ces derniers pour former une oligarchie.
Depuis des décennies également, le capitalisme détourne notre attention de ce qui est réellement important, comme la prise en compte quotidienne des phénomènes météorologiques et climatiques, pour l’orienter vers l’entière futilité consumériste car c’est celle qui génère le plus de revenus. Ainsi, les catastrophes naturelles deviennent de grands moments médiatiques de contemplation et de désolation d’une société humaine qui aurait perdu ses capacités premières de survie, toute concentrée qu’elle est à reprendre au plus vite ses réflexes capitalistes.
Le capitalisme vit pourtant ses derniers instants dans sa forme actuelle. Nous entrons désormais dans l’hyper-capitalisme, celui qui ouvre la porte politique d’un « national-capitalisme », c’est-à-dire la déstabilisation des nations par les moyens privés gigantesques de futurs méga-milliardaires. Ces derniers pourront bientôt s’offrir leurs propres administration et armée, conquérir ou tout simplement racheter des terres entières où ils décideront seuls des lois qu’ils souhaitent appliquer aux populations.
La vie moderne capitaliste s’accommode de pratiques commerciales agressives constantes tout en s’agaçant de plus en plus de leurs conséquences. Pourtant nous refusons de faire le lien entre la cause et l’effet. Sous prétexte de préserver notre capacité individuelle à profiter de ce système dérégulé, on cautionne ce poison quotidien que je dénonce. La seule révolution sans arme possible consiste en une révision de l’esprit de consommation, en lui offrant une nouvelle perspective intermédiaire au tout-ou-rien économique. Ce chemin s’ouvre avec le raisonalisme, dont les propositions innovants et inédites doivent être débattues dans les médias.
Le national-capitalisme est déjà concrètement en route avec des individus de première influence sur le cours du monde comme Vladimir Poutine, Donald Trump ou Elon Musk. En effet, ces trois personnalités représentent l’avant-garde d’une nouvelle confusion majeure entre des capacités financières individuelles gigantesques et la sphère politique mondiale. La confusion est précisément leur objectif, afin que l’état de droit et la régulation soient au maximum affaiblis partout dans le monde, en commençant par l’Occident où la démocratie est déstabilisée. Leur but commun est d’abord de faciliter, comme si ce n’était pas déjà suffisamment le cas, l’enrichissement de leurs avoirs internationaux pour accéder à un pouvoir démesuré.
L’âge d’or de notre civilisation est pour l’instant suspendu, voire compromis. La lente et difficile construction humaniste de la démocratie et de l’état de droit dans le monde était-elle vaine ? Les peuples ont-ils perdu inutilement leur vie à lutter contre les régimes des monarques et souverains absolus pour que la liberté soit à nouveau remise en question aujourd’hui par des néo-rois, infiniment plus puissants que ceux de jadis, envahisseurs modernes sans arme létale qui deviendront des chefs guerriers invincibles ?
La voie du raisonalisme apporte une lueur d’espoir, une volonté politique originelle dans un monde qui a totalement perdu ses repères. Cela passe d’abord par une nouvelle structure économique mondiale, qui pourrait s’appliquer toutefois progressivement pays par pays. C’est la proposition économique du raisonalisme, qu’il s’agira de développer ici la prochaine fois.
Gustave Tatouche
auteur essayiste
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