Face à une dégradation alarmante des océans le CESE appelle à la coopération et à l’action pour une gouvernance adéquate et efficace

Face à une dégradation alarmante des océans le CESE appelle à la coopération et à l’action pour une gouvernance adéquate et efficace

Avis : « Faire de la 3e conférence des Nations unies sur l’Océan une étape déterminante pour la protection de l’Océan »

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a adopté ce jour en séance plénière un avis qui alerte sur l’urgence d’agir dès maintenant pour la préservation de l’Océan. En amont de la troisième conférence des Nations Unies sur l’Océan dite « UNOC3 » en juin 2025, le CESE participe à sa préparation en proposant des préconisations concrètes pour améliorer la gouvernance de l’Océan, renforcer la coopération scientifique, organiser durablement les activités humaines et disposer des financements adéquats. Adopté à l’unanimité avec 129 voix pour, cet avis porte les préconisations de la société civile organisée pour l’UNOC3, afin de contribuer à la promotion d’un Océan préservé et la construction d’une véritable « gouvernance bleue ».

Le dernier rapport du World Ocean Assessment (WOA) livre un constat alarmant sur l’état de l’Océan. Près d’un tiers des mammifères marins ont disparu, et l’ensemble des espèces sont menacées par le réchauffement de l’Océan. « L’Océan est en mauvaise santé, avec des phénomènes visibles partout sur la planète. Il est urgent d’agir ! », alerte Nathalie Van Den Broeck corapporteure de l’avis et présidente de Surfrider Foundation Europe.

Pourtant la situation continue de se dégrader. Après deux précédentes conférences aux résultats mitigés et aux faibles engagements concrets, la troisième conférence des Nations unies sur l’Océan coorganisée par la France et le Costa Rica du 9 au 13 juin prochain, constitue une occasion décisive pour obtenir de réelles avancées dans les grands dossiers internationaux pour une meilleure préservation de l’Océan et la construction d’une véritable « gouvernance bleue » globale et cohérente rompant avec la complexité actuelle.

Selon Sabine Roux de Bézieux, corapporteure de l’avis et présidente de la Fondation de la Mer « cette conférence doit permettre de faire avancer les grands textes internationaux en cours d’élaboration mais surtout de dépasser les clivages politiques pour obtenir des réels résultats car l’Océan est avant tout un bien commun. »

Ainsi, conscient du rôle que la France a à jouer dans ce Sommet et de son importance, associé aux CESER ultramarins et l’ambassade du Costa-Rica, le Conseil a entrepris un profond travail d’enquête à travers des auditions d’acteurs de premier plan et d’experts éminents (scientifiques, associations et politiques) pour formuler et porter les préconisations de la société civile organisée et ainsi contribuer à la promotion d’un océan préservé.

Fort de ses réflexions, le CESE appelle à un changement de paradigme dans les usages de l’Océan et pointe notamment l’absence de prise en compte par l’UNOC3 des conditions de travail et de l’accompagnement des personnes qui travaillent en mer. Avec ses 21 préconisations, le CESE appelle à renforcer la coopération scientifique, à organiser durablement les activités humaines et disposer des financements adéquats.

Ainsi le CESE préconise entre autres 

1 – De protéger réellement les aires marines protégées (AMP)

Pour aboutir à 30 % de surfaces maritimes « protégées » au niveau mondial d’ici 2030. Le CESE appelle à la mise en place, au niveau mondial, d’une définition commune des aires marines protégées excluant les niveaux de protection minimale et légère qui ne comportent pas de dimension protectrice suffisante pour la biodiversité et les écosystèmes.

2 – Soutenir le moratoire sur l’exploitation des grands fonds marins

Le CESE demande le soutien du moratoire sur l’exploitation des grands fonds marins, en rappelant la priorité absolue donnée à l’exploration scientifique qui doit permettre une meilleure connaissance partagée de l’Océan.

Le CESE appelle à ce que L’UNOC3 soit l’occasion pour l’Union européenne de lancer un mécanisme de coordination de la recherche pour améliorer la collecte et le partage des données, en vue de la mise en place d’une agence européenne de la recherche scientifique.

3 – Arrêter les subventions à la pêche illicite et à la surpêche

Le CESE préconise de rallier un nombre suffisant d’États pour mettre en œuvre l’Accord de l’OMC sur l’arrêt des subventions à la pêche illicite non déclarée et non réglementée et à la surpêche.

4 – Contribuer à la décarbonation du transport maritime

Le CESE souhaite que l’UNOC 3 propose des mesures d’application rapidement opérationnelles pour contribuer à la décarbonation du transport maritime comme, à titre d’exemple, la baisse de la vitesse des navires. Elles pourraient être mises dès à présent en œuvre par l’OMI dans le cadre de son objectif de zéro émission nette de gaz à effet de serre pour le transport maritime mondial d’ici 2050.

5 – Financer la préservation des Océans

Le CESE souhaite une identification et une suppression progressive des subventions nuisibles à l’environnement marin au niveau européen et international et leur réorientation vers des projets durables. Il souhaite que l’UNOC soit l’occasion de faire des propositions pour mobiliser les acteurs publics, les nouveaux instruments financiers (obligations bleues, cofinancements…) mais également le secteur privé pour investir dans la Finance bleue.

 

Image
 

 

 

 

 

 

 

Contact presse :
Ema Hazan

06 64 56 11 74

ema.hazan@plead.fr

 

Image
 

 

A propos du Conseil économique, social et environnemental :

 

Image
Troisième assemblée constitutionnelle de la République, le CESE conseille le Gouvernement et le Parlement et participe à l’élaboration et à l’évaluation des politiques publiques dans ses champs de compétences. Il regroupe 175 membres, femmes et hommes de terrain, désignés par les corps intermédiaires : associations, syndicats de salariées et salariés, organisations patronales… Le CESE est le lieu privilégié d’expression de la participation citoyenne. Thierry Beaudet est président du CESE depuis mai 2021.

 

 

 

Image
Palais d’Iéna, siège du Conseil économique, social et environnemental

 

9, place d’Iéna – 75775 PARIS CEDEX 16

Accès : bus n°32, 63, 82 (Iéna) · métro ligne 9

Laisser un commentaire