LETTRE OPTIONS FUTURS 158 : / 15 Avril 2024/ D Martin Ferrari

 
La lettre mensuelle est diffusée le 15 de chaque mois. ENTRE TEMPS
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Prochain envoi 15 Mai 2024:
IL N’Y A PAS EU DE LETTRE LE 15 MARS DU FAIT DE L’ORGANISATION DU
COLLOQUE « TERRITOIRE(S) D’EAU « (voir 4p ci-joint)
MONDE
Comme il va….
Nous sommes loin de mettre en pratique les conseils d’une bonne transition écologique.
Nos consommations en tout genre augmentent malgré recommandations, informations
et même menaces : Énergies fossiles, biomasse, métaux et autres matériaux : en
cinquante ans, la consommation mondiale de ressources naturelles a triplé. C’est ce qui
ressort du Global Resources Outlook 2024, un rapport publié le 1er mars par un groupe
international d’experts des Nations unies.
Le 10 Avril , l’Express sous la plume de Charles Haquet rend compte d’une position
du géopolitologue Nicolas Tenzer estimant que « Chasser la Russie du Conseil de
sécurité de l'ONU ? Une idée pas si folle.. » La Russie n’est-elle pas dans le club des
cinq, l’état qui a fait le plus obstruction aux résolutions de l’ONU depuis sa
création ?
Selon Nicolas Tenzer cette option constituerait un bon moyen de pression sur Moscou.
Il sufLirait selon lui de recourir à l’article 6 de la charte des Nations unies, qui stipule
qu’un membre "peut être exclu de l’organisation par l’Assemblée générale sur
recommandation du Conseil de sécurité" s’il enfreint ses principes "de manière persistante".
C’est bien le cas de la Russie, qui a violé la plupart des fondements de la Charte, qu’il
s’agisse du "maintien de la paix", "du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes" (article
1), du "règlement paciLique des différends" (article 2) ou du refus de "l’emploi de la force
contre l’intégrité territoriale de tout Etat" (article 4).
"Pour faire aboutir cette recommandation, il suf>irait que 9 des 15 membres permanents et
non permanents du Conseil votent en ce sens. La composition actuelle du Conseil le
permettrait", explique Nicolas Tenzer.
Autre moyen encore plus radical, remettre en question la légitimité de la Fédération de
Russie à siéger au Conseil, dans la mesure où, aujourd’hui encore, seule l’URSS est
mentionnée dans la charte ! En réalité, résume-t-il, "le problème n’est pas juridique, c’est
une question de volonté politique". Reste à savoir s’il vaut mieux aller au bout d’une telle
démarche – et risquer de faire exploser le Conseil – ou s’en servir pour faire pression sur
Moscou. Et lui rappeler ses devoirs
EUROPE` :
Réenchanter l’Europe de l’eau (extraits des analyses de Géraud Guibert,
Président de LFE, Pierre Victoria, Vice-Président de LFE. Une des propositions de La
Fabrique Ecologique en vue des européennnes)
23 millions de citoyens européens n’ont pas accès à un réseau d’eau potable, et
seulement 40 % des eaux européennes de surface peuvent être qualiLiées en « bon état »
(44 % en France). Ab partir du milieu des années 1970, l’Union européenne s’est
intéressée au domaine de l’eau en se focalisant sur la santé publique (directives
relatives à la qualité des eaux brutes superLicielles destinées à l’alimentation humaine,
aux eaux de baignade, aux eaux à vocation piscicole et aux eaux conchylicoles), et sur
l’égalité des industriels devant les normes environnementales. Dans les années 1990,
L’UE s’est emparée de la question environnementale avec deux directives majeures
(directive eaux résiduaires urbaines et directive nitrates), et en 2000 la Directive-cadre
sur l’eau a pour objectif la reconquête de la qualité écologique et chimique de l’eau
initialement prévue pour 2015, puis reconduit à l’horizon 2025, selon l’état de
dégradation des masses d’eau.
20 ans après l’adoption de la Directive-cadre et sa transcription en droits
nationaux, le désenchantement est perceptible. 20 % des Européens disent ne pas
avoir conLiance en l’eau du robinet. Le consommateur ne s’y retrouve plus sur le juste
prix, la qualité et la responsabilité. Des problèmes récurrents en matière de gouvernance
et de Linancement maintiennent une situation instable à l’échelle du continent.
Après des mesures techniques ciblant la qualité, on vise désormais la quantité et
l’on se tourne vers une question de gouvernance.
Dès 2008, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC)
alertait sur les problématiques en devenir de la gestion de l’eau en Europe ; la
préoccupation grandissante pour le stress hydrique et l’augmentation constante du
risque de sécheresses et de crues sur le continent. Aujourd’hui, l’Union européenne ne
semble pas avoir pris conscience de l’ampleur du problème et des avertissements
scientiLiques. Un des déLis, notamment pour les pays du sud de l’Europe, est
l’accentuation de la pression sur les ressources du fait de l’intensiLication de l’irrigation,
l’étalement urbain et de l’accélération du changement climatique.
La politique de l’UE s’inscrit également dans un contexte de forte pression de l’opinion
publique, qui se mobilise pour plus de transparence sur la qualité de l’eau et sa
répartition. La pétition « Right2water » a recueilli 1,8 million de signatures, ce qui est en
grande partie à l’origine de la révision de la directive eau potable.
Les élections européennes se pro[ilent
Allez voter : notre avenir en dépend. On ne peut se sentir solidaire des crises locales sans
observer les lois qui sont votées démocratiquement à Bruxelles
Les dirigeants des 27 se sont réunis lors d'un sommet de deux jours, du 21 au 22 mars
2024, où ils ont abordé des questions cruciales couvrant l'Ukraine, la sécurité et la
défense, le Moyen-Orient, l'élargissement et les réformes.
Les discussions ont inclus un soutien ferme à l'Ukraine face à l'agression russe, en mettant
l'accent sur la fourniture de diverses formes d'aide. Ils ont condamné les actions de la
Russie et réaffirmé leur engagement à imposer et à appliquer des sanctions. De plus, les
dirigeants ont abordé la situation humanitaire désastreuse au Moyen-Orient, en
particulier à Gaza, en appelant à un cessez-le-feu, à l'accès humanitaire et à la
responsabilité pour les violations du droit international. Les dirigeants ont souligné la
nécessité d'accroître la préparation et les capacités de défense au sein de l'UE, plaidant en
faveur d'une augmentation des dépenses de défense et des investissements conjoints. Ils
ont également mis l'accent sur la coopération avec l'OTAN et discuté des stratégies
énoncées dans la boussole stratégique pour renforcer sécurité et défense.
Au Gazette café , le mouvement européen de l’Hérault et la maison de l’Europe, avec
Estelle Fohrer Dedeuurwaerder maitre de conférence en Droit privé à l’Université de
Toulouse Capitole sont revenus sur les défis de cet élargissement et notamment sur la
réforme nécessaire de la PAC.
-Le 23 Avril à la maison des relations internationales il sera possible de suivre en
distanciel le grand rendez-vous de nos prétendants au Parlement européen qui se tiendra
en direct à Toulouse.
-Fin mai est prévu un autre rendez-vous sur la biodiversité et la forêt
Le 15 mai dans la prochaine lettre nous reviendrons sur les enjeux spécifiques de
ces élections et surtout sur le green deal ou pacte vert
OUTREMER
Emmanuel Macron s’est rendu au Brésil, pour une visite placée sous le signe du
réchauffement des relations entre Paris et Brasilia après la parenthèse Jair
Bolsonaro, et en vue de la préparation de la future COP 30 qui doit avoir lieu à Belem
en 2025.
Auparavant il est passé par la Guyane. Depuis le Marché d'intérêt régional (MIR) à
Cayenne, il a annoncé des mesures très attendues sur la pêche. D’abord les aides publiques
autorisées par l’Europe permettant le renouvellement d'une partie de la Llotte
ultramarine. Une enveloppe de près de 60 millions d'euros pour moderniser ou remplacer
des navires de moins de 12 mètres sera à dispatcher entre les cinq régions d'outre-mer
françaises et Madère (Portugal).
Il a renouvelé également des déclarations contre l’orpaillage illégal . Avant son arrivée, les
autorités avaient procédé au démantèlement de sites illégaux, saisi des équipements et
des matériels utilisés pour l’orpaillage, affaiblissant ainsi la capacité d’action des «
garimpeiros », mais l’arrivée des clandestins brésiliens semble sans Lin… Emmanuel
Macron veut « qu'on déploie des nouveaux moyens (…) : des caracals qui vont être
absolument essentiels en 2025 » et « aussi des drones ». « Je veux qu'on améliore notre
réponse en termes de procédures pénales, en termes de moyens, dans la lutte contre
l’orpaillage illégal », a-t-il insisté.
Constat fut fait également de la forte pression migratoire qui s’exerce sur la Guyane du
Brésil, Surinam, Guyana ou encore, Haı̈ti qui connaı̂t une grave crise politique,
institutionnelle et sécuritaire. « On aura de la pression parce que le contexte géopolitique
fait qu'il y aura beaucoup de réfugiés »
France
NE PAS CONFONDRE ANNONCES ET DECISIONS
Poussée par l’exécutif, la réforme de la sûreté nucléaire décriée au départ par les
deux chambres a été dé^initivement adoptée par un ultime vote favorable du Sénat,
actant la fusion du gendarme du nucléaire, l’ASN, avec l’expert technique du secteur, l’IRSN.
tres-contestee/
Tout est fait pour accélérer la décision de l’état de relancer le nucléaire. On aura besoin de
toutes les énergies pour décarboner. Les développements de l’Hydrogéne et du Nucléaire
sont un peu concurrentiels en termes d’investissements. De plus dans le nucléaire, un
grand écart entre le coût d’un projet et sa réalisation est la norme. Ce qui suscite de la
méLiance C’est le cas pour le plus grand chantier d’Europe, à Hinkley Point au Royaume-
Uni, déjà passé de 18 à 34 milliards de livres. Il faut aussi compter sur les retards. Ainsi le
réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche) doit injecter de l’électricité dans le
réseau national cet été, a indiqué EDF mercredi 27 mars. Précédemment prévu en mars
2024, le chargement des combustibles – nécessaires au démarrage du réacteur – ne
devrait pas démarrer avant mi-avril
Le partage de la ressource en eau va devenir un sujet brûlant.
Entre l’agriculture, l’industrie et les besoins des ménages, chacun a de bonnes
raisons de vouloir préserver l’accès à une ressource vitale et indispensable à bien des
secteurs de production. A l’occasion du premier anniversaire du plan eau, lancé par
Emmanuel Macron lui- même, le gouvernement a pu mettre en avant les initiatives déjà
mises en chantier : travaux sur les fuites dans le réseau d’eau potable, et projets – plus de
700 – de réutilisation des eaux usées. Reste la question de l’incitation à la sobriété dans la
consommation. De ce point de vue, la tariLication progressive de l’eau pour les
particuliers, expérimentée dans certaines municipalités comme Montpellier, n’a pas fait
Llorès : trop compliquée à mettre en œuvre et pas forcément incitative. La raison : le prix
de l’eau au mètre cube reste trop faible pour que le consommateur y voie une
différence. Dans le reste du monde, la situation est beaucoup plus critique. L’UNESCO
alerte sur les conLlits locaux et transfrontaliers qui se nourrissent des sécheresses de plus
en plus intenses dans certaines régions du monde. Ecouter les diverses interventions du
colloque du 19 Mars qui s’est tenu à Montpellier à notre initiative et à celle de Montpellier
Résilience adaptation
Des travaux sont nécessaires pour cibler et séquencer au mieux les investissements là où
les principales vulnérabilités seront localisées. Et surtout, le débat ne fait que s’ouvrir sur
la manière dont on choisira collectivement de se préparer. Chercher à rendre une route
insubmersible peut par exemple nécessiter plusieurs millions d’euros de travaux alors
qu’organiser des fermetures temporaires de la circulation lors d’épisodes de crue
demande d’accepter un moindre niveau de service, moins couteux. Mais à certaines
conditions de gestion du risque (cf 4 morts sur le pont submersible dans le gard
https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/03/12/alerte-aux-crues-vagues-
submersion-cinq-personnes-sont-mortes-deux-enfants-de-4-et-13-ans-toujours-portes-
disparus-dans-le-gard_6221519_3244.html)
Déterminer les coûts de l’adaptation c’est d’abord se demander : quel niveau de service
souhaite-t-on à tout prix conserver? Qu’est-on prêt à transformer? A quoi est-on prêt à
renoncer? Faute d’ingénierie, de programmation et de connaissance du droit
communautaire, communes et EPCI ne consacrent pas assez de moyen à l’adaptation aux
effets du réchauffement.
Un rapporteur ONU pour l’A 69
ON les a appelé « les écureuils ». Ils n’ont pas complétement gagnés , mais un petit sursis
leur a permis de descendre de leur arbres .Ils ont posé pied à terre après 39 jours
d’occupation des arbres qui bordent cette route que la région Occitanie voudrait
transformer en autoroute entre Toulouse et Castres. Ils ont été accueillis en bas par plus
de 200 opposants, sous l’oeil attentif de plusieurs dizaines de gendarmes. Les arbres
ne pourront pas être abattus avant septembre, après la venue récente sur les lieux de
fonctionnaires de l’Office français de la biodiversité (OFB) qui atteste que le site est
protégé jusqu’au 1er septembre»,
Le rapporteur de l’ONU Michel FORST a joué un rôle important. Ce rapporteur a été
nommé en 2016 et a pris ses fonctions en 2019. Sa mission consiste à être plus vigilant
sur la manière dont les défenseurs de l’environnement agissent. Pendant toute la durée
de l’évènement les journalistes ont été parqués dans un ravin par les forces de l’ordre
d’où ils ne pouvaient prendre d’images satisfaisantes . France 3 d’ailleurs a porté
plainte.( voir rubrique media)
Transfert des digues domaniales :
Dans son numéro de mars, Maires de France publie une enquête sur le transfert des digues
de l'Etat aux collectivités gémapiennes, compétentes pour la prévention des inondations.
Elles doivent désormais assumer la charge de ce patrimoine et trouver les moyens
(humains, techniques, financiers). Cette question n’a pas fini d’agiter les conseils
municipaux. Elle a été largement évoquée lors du colloque du 19 Mars « territoire(s)
d’eau.à Montpellier. Construire moins de digues va obliger à une nouvelle culture du cycle
de l’eau. Veronique Negret maire de Villeneuve les Maguelone et Christelle Gramaglia ,
sociologue et chercheuse à l’INRAE ont rappelé à quel point il allait falloir laisser de
l’espace aux fleuves et rivières : un nouveau regard pour habiter près de l’eau
Montpellier/région Occitanie
Nouvelles aides : plus de 650 000€ mobilisés par la Région pour l’avenir
de l’eau en Occitanie Réunis en commission permanente vendredi 5 avril, les élus
régionaux ont adopté, sur proposition de la présidente de Région Carole Delga, près de
650 000 € d’aides en faveur de la gestion de l’eau en Occitanie. Désimperméabilisation
des sols, aide à l’investissement pour encourager les économies d’eau, accompagnement
de la population dans la réduction de leur consommation : la Région mobilise tous les
leviers pour concrétiser les ambitions qu’elle s’est Lixée à travers son Plan Eau adopté en
juin dernier.
40 M€ sont ainsi consacrés en moyenne chaque année par la Région en faveur de la
gestion de l’eau. 160M€ supplémentaires sont mobilisés d’ici 2030 grâce à l’adoption du
Plan Eau régional.
Réutilisation des eaux usées (REUT) : la région élargit son périmètre
Grâce aux progrès techniques, la réutilisation de l’eau peut être envisagée comme une
solution, en complément d’actions visant à encourager une plus grande sobriété des
usages afin de réduire de façon significative les prélèvements. Dans le cadre du son plan
Eau, la Région s’est fixée comme objectif de devenir la première région française en
matière de réutilisation avec un objectif de 10 millions de m3 réutilisés d’ici 2030.
Afin d’y parvenir, la Région élargi le financement des projets de réutilisation d’eau
à l’ensemble des eaux non conventionnelles (eaux autres que celles issues d’un
prélèvement direct dans la ressource naturelle), rendant ainsi éligible les projets en
matière de réutilisation d’eaux pluviales, d’eaux grises, d’eaux issues de process
industriels, etc…
MEDIA
Etats généraux de la presse indépendante à Montpellier
Créé à l’initiative commune des cofondateurs et des salariés du journal en ligne
Mediapart, le Fonds pour une presse libre est un organisme à but non lucratif ayant pour
objet "de défendre la liberté de l’information, le pluralisme de la presse et
l’indépendance du journalisme".
Le FPL a réuni, le 30 novembre 2023 à Paris, plus de cent médias et organisations, lors
d’Etats généraux de la presse indépendante, où ont été présentées 59 propositions de
réforme de notre système d’information. Un moment historique qui a été suivi d’EGPI en
région, Lille, Strasbourg, Bordeaux, Vire, Lyon, Toulouse, Nantes et Marseille.
Organisés par le FPL en collaboration avec Un Bout des médias (association citoyenne
dédiée à l’indépendance des médias, présidée par Julia Cagé), les EGPI de Montpellier
ont lieu au cinéma Diagonal le 23 avril.
L’AJE a reçu Michel Forst, rapporteur spécial de l’ONU sur les défenseurs de
l’environnement, au titre de la convention d’Aarhus.
Avec Sainte-Soline ou les « écureuils » du projet d’autoroute A69, la France a découvert
l’existence d’un rapporteur spécial de l’ONU sur les défenseurs de l’environnement, au
titre de la convention d’Aarhus.
Si le poste est nouveau, son titulaire est bien connu des militants des droits de l’Homme.
Après avoir fait ses classes aux Amis de la Terre, dans les années 1970, Michel Forst a
dirigé la branche française d’Amnesty International, la Ligue nationale contre le cancer
ou la Cimade. Après un rapide passage à l’Unesco, Michel Forst prend les rênes du
Service international pour les droits de l'homme. Il organise aussi deux sommets
onusiens consacrés à la promotion des droits humains. Ce qui lui vaudra de diriger des
missions de l’ONU et d’occuper le poste de Rapporteur spécial sur la situation des
défenseurs des droits de l'homme. En 2022, il deviendra le premier rapporteur spécial
sur les défenseurs de l'environnement.
En mars, Michel Forst publie un « papier de positionnement » consacré à la « répression
par l’État des manifestations et de la désobéissance civile environnementales. » Dans ce
document, il dénonce les dérives des forces du maintien de l’ordre (notamment le
harcèlement, les poursuites et les maltraitances des journalistes venus couvrir les
manifestations environnementales), la criminalisation de mouvements environnemen-
talistes, la restriction de l’espace civique et de l’exercice des libertés fondamentales.
Le rôle de Michel FORST consiste à faire comprendre aux gouvernants qu’on ne peut
utiliser sans conséquences, certains termes. Quand on balance de la soupe sur une
vitre, ou qu’on lutte contre une méga bassine, on n’est ni un terroriste, ni un khmer, ni
un taliban. Trop de militants sont condamnés en France, en Italie, en Allemagne ou en
Grande Bretagne au nom de ces lois nouvelles advenues avec le terrorisme. Les
défenseurs du climat ne sont pas des terroristes et souvent les Etats en les
emprisonnant, ne respectent pas eux-mêmes les accords internationaux qu’ils ont
signé comme la loi d’ARRHUS sur la transparence et l’information en 1988.
Un rapport est en cours d’élaboration. Il sortira malheureusement après les élections
européennes et définira ce que l’on doit appeler la « désobéissance civile. »
Pour Michel Forst cela répond à quatre critères :
- Un acte par lequel un militant doit lutter contre une loi qu’il juge inadéquate
avec le bien commun
- Défendre une cause
En utilisant la non violence
En l’utilisant dans la sphère publique ( et pas dans son arrière cour)
Il est là pour rappeler le droit international et il est regrettable de voir un rapporteur
de l’ONU intervenir en France contre les repressions , comme l’on intervient dans
certains pays pour le respect des droits de l’homme.
2 et 3 mai Conférence de l'UNESCO pour la Journée mondiale de la
liberté de la presse.
C’est la toute première conférence des Nations Unies associant dérèglement climatique
et liberté de la presse. Elle examinera les menaces, ainsi que les moyens de mieux
soutenir et protéger les journalistes environnementaux.
Les participants discuteront également des stratégies de lutte contre la désinformation,
le déni et la distorsion des faits scientifiques. Ils travailleront à comment soutenir des
coalitions de médias pour mener des enquêtes internationales capables de mettre au
jour les puissants intérêts transnationaux à l'origine de ces campagnes de
désinformation entravant l'action climatique.
Ouverte par la Directrice générale de l'UNESCO, Audrey Azoulay, et le Président du Chili,
Gabriel Boric, la conférence réunira des experts, des activistes et des parties prenantes
du monde entier, notamment des journalistes environnementaux, des avocats
spécialisés dans la liberté d'expression et des scientifiques préoccupés par la
désinformation relative au dérèglement climatique, ainsi que les principales
organisations de la société civile œuvrant à la protection de l'environnement.
Prix mondial de la liberté de la presse UNESCO/Guillermo Cano
Comme chaque année, le prix UNESCO/Guillermo CANO sera décerné à des journalistes
ayant risqué leur vie pour fournir des informations essentielles au public, lors d'une
cérémonie spéciale organisée en marge de la conférence.
A SAVOIR
Vu dans la presse
La Gazette des communes, 07.03.2024 – Lyon opte pour une tarification solidaire et
progressive de l’eau potable
A partir du 1er janvier 2025, particuliers et professionnels seront soumis à une nouvelle
grille de tarifs de l’eau. En instaurant une progressivité des prix en fonction des
consommations, la métropole entend inciter les usagers à plus de sobriété.
ADEME, 05.03.2024 – A Orléans, les eaux usées alimentent le chauffage urbain
Des eaux usées pour chauffer les bâtiments, qui l’eût cru ? Depuis le 15 janvier 2024,
dans le quartier d’Orléans La Source, la station d’épuration alimente une extension de 3
km du réseau de chaleur existant. Ce qui permet de chauffer 310 logements dans la
commune voisine d’Olivet, un bâtiment de la faculté des sciences et les locaux de la
présidence de l’université d’Orléans
A.O.C., 05.03.2024 – Récit écologique et conditions de vie
Est-ce d’un nouveau récit que les Français ont besoin pour mieux affronter la crise
écologique ? Les dynamiques sociales relatives aux pratiques alimentaires,
"Paroles de maires" : une collection vidéo sur les
enjeux locaux
Sensibiliser le grand public à l'importance des enjeux locaux et à
l'action des maires, tel est l'objectif de Paroles de maires, la
nouvelle collection d'entretiens vidéo lancée par l'Association des
maires de France et des présidents d'intercommunalité.
d’équipement, de mobilité et aux gestes domestiques suggèrent une stratégie alternative
: pour changer les pratiques, il faut d’abord agir sur les conditions qui structurent ces
pratiques.
. La Gazette des communes, 21.03.2024 – Un guide pour associer davantage les citoyens
aux politiques publiques
La direction interministérielle de la transformation publique (DITP) a publié sur son site
un guide à destination des administrations pour développer et accompagner les
démarches de participation citoyenne. Organisé en fiches pratiques, ce guide souhaite
promouvoir l'association des citoyens dans la conception et la mise en œuvre de l’action
publique. La Gazette des communes, 20.03.2024 – « La canicule de 2003 sera un été
normal en 2040 » - Abonnement
Selon Benoît Leguet, directeur général de l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE), il
est plus que temps d’intégrer les effets annoncés du réchauffement à la décision des élus
locaux. Une manière de minorer les risques climatiques et d’éviter de construire des
infrastructures ou des bâtiments inadaptés aux affres du climat futur.
Up magazine, 04.04.2024 – Verdir l’économie et la société : l’ambitieuse trajectoire de la
transition juste
Le GIEC est sans appel : les impacts du changement climatique menacent la prospérité et
le bien-être de l’humanité et accroissent les inégalités entre et au sein des pays. En
France, les plus pauvres, les plus âgés, les agriculteurs ou encore les habitants du littoral
vont proportionnellement plus pâtir des impacts d’un climat qui change que le reste de
la population.
Le Monde, 04.04.2024 – Le Haut Conseil pour le climat alerte sur un « risque de recul de
l’ambition » de la France
Dans une lettre adressée au premier ministre, Gabriel Attal, l’instance indépendante
s’inquiète des « dérives de calendrier » dans la publication de textes de programmation
ainsi que les reculs opérés sur le front de l’environnement pour tenter d’éteindre la crise
agricole.
A LIRE
La Fabrique Ecologique : Décryptage N°46 - La transition écologique par
le langage Pauline Bureau , vice présidente de la Fabrique écologique, linguiste, revient
sur les enjeux autour de l’utilisation du langage pour dessiner de nouveaux imaginaires et
mener à bien la transition écologique.
Si l’existence des mots permet de nommer la réalité et donc de se la représenter, le choix
de ceux-ci et leur utilisation façonne notre appréhension du monde réel. Elle étudie ainsi
comment le langage peut être à la fois un puissant outil pour perpétuer le modèle actuel
ou pour en établir un nouveau.
Outil de catégorisation et de diffusion des connaissances, de conscientisation, de
persuasion, voire, dans sa fonction performative, forme d’action concrète, le langage a des
conséquences sur la façon dont nous nous représentons les changements écologiques et
sur notre capacité à y répondre. (Exemple de deux lectures différentes suite à un choix de
mots différents : la sobriété s’oppose à l’abondance ou la sobriété s’oppose au gaspillage)
Pauline Bureau sera l’invitée de l’émission « Nous n’avons qu’une terre » en Juin prochain

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