Du 14 février au 19 mars 2024
Des comédies les plus drôles aux drames les plus déchirants, l’enfance a été et restera un sujet majeur du cinéma.Depuis la première représentation du cinématographe, en 1895, lorsque Louis Lumière présente son filmLe Repas de bébé, mettant en scène son frère, Auguste Lumière, avec son épouse et sa fille, la figure de l’enfance n’a cessé d’inspirer les plus grands cinéastes. La rétrospective de la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé permettra d’explorer les nombreux portraits d’enfants qui ont jalonné le cinéma muet. Petits anges ou diablotins(Les petites canailles, Bout de Zanou Léontine),aventuriers intrépides,témoins ou victimes des petits travers etdes grandes injustices (Gosses de Tokyo,Yasujiro Ozu, 1932, Poil de carotte de Julien Duvivier, 1925, Le Pré de Béjine, film inachevé de Sergueï Eisensteinde 1937),l’enfance illuminera l’écran de la Salle Charles Pathé. Le cycleaborderaégalementles figures marquanteset incontournables de la littératurede Charles Dickens(David Copperfield du DanoisA. W. Sandberg, 1922, Oliver Twist de Frank Lloyd, 1924) tout commeles performancesdes enfants stars tel que Jackie Coogan (The Kid de Charles Chaplin, 1921, My Boy de Albert Austin et Victor Heerman, 1921) ou les stars adultes jouant les éternels enfants :de Mary Pickford dansLes Moineaux (Sparrows, 1926)àAsta Nielsen dansDas Versuchskaninchen, 1916.
The Kid(Charles Chaplin, 1921) ©Roy Export SAS
Les drames de l’enfance, source d’inspiration du cinéma muet
Les drames et les grandes injustices de l’enfance jalonnent l’histoire du cinéma, de La Marâtre(1906) qu’Alice Guy tire deLa Cousine Bette d’Honoré de Balzac, au Pré de Béjine, film inachevé de Sergueï Eisenstein, en passant par les films de Jacques Feyder qui saisissent avec justesse l’intempérance, la violencedes sentiments et le regard que les enfants portent sur le monde dans Gribiche, Visages d’enfants ou Poil de carotte, réalisé par Julien Duvivier en 1925. En Allemagne, dansDie Unehelichen (1916) Gerhard Lamprecht met en scène et dénonce les traitements déplorables et inhumains infligés,en écho au rapportofficiel d’un organisme luttant contre l’exploitation et la violence et pour la protection des enfants.Le film de Germaine Dulac La Mort du soleil (1922) narre, quant à lui, le dévouement de l’assistante d’un scientifique dans la recherche pour éradiquerla tuberculose, cause de multiples décès infantiles.
Die Unehelichen (Gerhard Lamprecht,1926) © Deutsche Kinemathek
Des films d’aventure interprétés par des enfants
Parallèlement à la souffrance et la misère, les films mettent fréquemment en scène des récits de parcours initiatiques ou d’aventures menées par de jeunes protagonistes :Umanitàd’Elvira Giallanella (1919), conte poétique pacifique sur deux enfants seuls survivants d’une catastrophe qui a détruit l’humanité, My Boy d’Albert Austin et Victor Heerman (1921), avec un Jackie Coogan débarquant à Ellis Island, Mälarpirater de Gustaf Molander (1923), une comédie de jeunes pirates, ou le patriotique Tour de France par deux enfantsde Louis de Carbonat (1924).
My Boy (Albert Austin et Victor Heerman, 1922) © Droits réservés
De véritables enfants stars au temps du cinéma muet
Un des premiers enfants-vedette du cinéma en France se nomme René Dary. Il débute à l’âge de trois ans dans la série réalisée par Louis Feuillade « Bébé Abélard », tourne près d’une centaine de courts métrages avant d’être détrôné par René Poyen, quatre ans, qui incarne Bout-de-Zan, introduit au cinéma en 1912 dans Bébé adopte un petit frère…Louis Feuillade poursuitson exploration de la jeunesse, notamment avec le récit de deux orphelins Pierrot et Pierrette (1924) dans lequel René Poyen, devenu adolescent, incarne le jeune frère.Mais l’enfant le plus célèbre du cinéma muetdemeure sans aucun doute Jackie Coogan qui tourne dès l’âge de trois ans, en 1917, avec Charlie Chaplinavant de devenir une star en 1921 grâce à son inoubliable interprétation dans The Kid. En 1922, il interprète une des figures mythiques de la littérature de Charles Dickens, Oliver Twist, aux côtés de Lon Chaney dans le film de Frank Lloyd. Les multiples adaptations cinématographiques de l’œuvre de Dickens n’étendent jusqu’au Danemark où A. W. Sandberg porteà l’écran, entre autres,David Copperfield(1922).
Pierrot et Pierrette (Louis Feuillade, 1924) © GP Archives
Ces adultes qui interprètent des enfants
Si les enfants-star forcent l’admiration du public par leur grâce et leur naturel, les stars adultes endossent parfois le rôle avec excellence. Mary Pickford a déjà 16 ans lorsqu’elle entame sa carrière au cinéma, et pourtant son visage poupon et sa petite stature la cantonne trop souvent à des rôles d’enfant qui façonnent son succès tout autant qu’ils l’enferment. Dans Sparrows (1926), drame terrifiant à l’atmosphère tendue, elle joue à 33 ans le rôle d’une jeune fille de 15 ans. Dans un registre en apparence plus léger, Asta Nielsen parvient à faire surgirla spontanéité et l’insolence de la jeunesse dansEngelein(1913) etDas Versuchskaninchen(1916).Au Japon, Yasujiro Ozu se fait le témoin incisif de la rébellion des Gosses de Tokyo (1932) et de la générosité d'un chômeur dans Une Auberge à Tokyo (1935).
Engelein (Urban Gad, 1913) © Archiv Kinothek Asta Nielsen
Candeur,élan, insoumission,rêve et imagination, l’enfance est un territoire infini et intarissable pour le cinéma, depuis soninvention.La rétrospective de la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé qui se tiendra du 14 février au 19 mars 2024 en sera un parfait exemple. Tous les films seront accompagnés par des pianistes issus de la classe d’improvisation de Jean-François Zygel (Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris).
Télécharger la liste des films en cliquant ici
Fondation Jérôme Seydoux-Pathé
73 avenue des Gobelins, 75013 Paris
http://www.fondation-jeromeseydoux-pathe.com/
Tarifs :
Billet couplé 1 séance de cinéma + accès aux espaces d'exposition :
Tarif plein : 7 € ; Tarif réduit : 5,50 € ; Moinsde 14 ans : 4,50 €
Carte 5 places (valable 3 mois) : 20 €
Horaires Salle Charles Pathé et Expositions :
Mercredi et jeudi 14h -19h
Mardi et vendredi14h- 20h30
Samedi 11h30 - 19h
Presse
Emilie Imbert Relations Presse
Tél. 06 71 88 27 65 / 09 54 26 31 17