Invité de la 28e édition des Rencontres d’Occitanie, organisée par la Fondation Groupe Dépêche dans les locaux du siège de Midi Libre, le Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a donné jeudi 6 février une conférence sur le thème : "Faire entendre la voix de la France en Europe et dans le monde ".

Extraits de l'intervention de Jean-Yves Le Drian

« Trois événements en même temps [les réunions concernant la crise libyenne, la situation au Sahel et l’escalade de la situation dans le Golfe] qui permettent de dire que l’Europe peut être au rendez-vous de son destin et de la maîtrise de son devenir sur les sujets sensibles et les sujets de confrontation et de conflictualité. »

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« Ce sentiment positif, je l’ai aussi ressenti dans la définition de l’agenda stratégique que les européens ont élaboré ensemble et sur les premières grandes orientations de la nouvelle Commission Européenne, du nouveau Conseil Européen visant à ce que l’Europe s’affirme elle-même comme puissance, qu’elle sorte de la naïveté dans laquelle elle pouvait être auparavant et qu’elle détermine son propre projet politique. »

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« Cet élément d’espoir s’est traduit aussi par la volonté de faire en sorte qu’un pacte vert nous permette d’affronter les enjeux écologiques. »

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« L’Europe n’apparait plus désormais comme un grand marché mais comme une volonté politique qui s’affirme progressivement. »

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« Le Brexit, c’est à la fois un grand regret, une tristesse, d’une certaine manière aussi un grand gâchis, mais un élément important, dans la résolution provisoire de cette crise et de ce départ des britanniques, c’est le fait que l’Union Européenne soit restée unie pendant cette période. »

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« Pourquoi est-ce que l’Europe est restée unie ? D’abord par un sentiment de partage collectif mais essentiellement parce que chaque pays concerné a considéré que son propre intérêt était de rester fidèle à l’unité européenne […] il y a donc eu la réaffirmation d’une volonté collective. »

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« La France joue un rôle majeur, qui est le rôle d’une puissance d’équilibre. »

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« C’est notre intérêt de faire en sorte que l’Union Européenne soit forte, il n’y a pas de distorsion entre la volonté d’affirmation de la force de notre pays et la volonté d’affirmation européenne, les deux sont liées. »

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« Il y a nécessité, pour les grands enjeux qui sont devant nous, que ce soit l’enjeu migratoire, que ce soit l’enjeu numérique, que ce soit l’enjeu industriel ou climatique, il y a nécessité de faire en sorte que la force de notre diplomatie puisse se traduire par la force de l’initiative européenne. »

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« Il y a des liens de plus en plus forts entre l’action internationale et l’action nationale, chaque acte a des conséquences pour notre propre territoire et chaque acte sur notre territoire a des conséquences au niveau international. Tout cela nécessite que nous renforcions ce que nous appelons notre diplomatie d’influence. Faire en sorte que la France soit, en plus d’une puissance d’équilibre, une puissance qui affirme ses valeurs, son histoire, ses propres priorités dans cette diplomatie d’influence qui se traduit par le développement de la langue française mais qui traduit aussi par les enjeux culturels qui sont aujourd’hui essentiels. On voit bien que la conflictualité, les rapports de force s’exercent aussi dans beaucoup de territoires par la présence culturelle, la présence de la langue, qui est aussi un de nos enjeux prioritaires. Tout cela est un ensemble qui fait je crois la force de notre diplomatie et aussi la force de la France dans le monde et la manière dont elle est respectée. »

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« C’est quand la France est forte elle-même sur son propre territoire qu’elle est forte et respectée en Europe et dans le monde. C’est quand la France peut impulser une dynamique européenne d’affirmation que l’Europe elle-même est respectée. »

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« [Greta Thunberg] joue un rôle d’interpellation. Il faut des voix comme elle pour interpeller et pour sortir des échanges un peu fermés de la diplomatie et des relations entre états, pour que les biens communs de l’humanité soient portés par des voix fortes comme elle. »

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« Quand on constate que pour la 5G, si on laisse les choses en l’état, la majorité des infrastructures viendra d’ailleurs, on a quand même des interrogations sur notre propre futur industriel et c’est la raison pour laquelle nous souhaitons qu’il y ait sur ces technologies du futur, sur le numérique du futur, sur l’intelligence artificielle, sur les batteries, sur le spatial, une ré-industrialisation de l’Europe et qu’on se donne les atouts et les outils pour faire en sorte d’être à ces rendez-vous là. »

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« La force du marché unique c’est aussi le fait que nous édictions des normes. Le marché unique ce n’est pas uniquement une circulation des biens, des personnes et des capitaux à l’intérieur de l’Union Européenne, c’est aussi que cette circulation et ces productions se font sur des normes communes et la norme c’est le pouvoir. »